Awé Samy Thiébault

2021 – Gaya Music Production

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AWE
de Samy Thiébault

Sortie de l’album le 17 Septembre 2021.
Concert Du 17 Novembre au 20 Novembre // DUC DES LOMBARDS – PARIS (75)

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Samy Thiébault: saxophone ténor
Brian Lynch: trompette
Eric Legnini: fender rhodes
Manuel Valera: piano
José Gola: basse
Yunior Terry: contrebasse
Dafnis Prieto: batterie
Anne-Cécile Cuniot: flûte
Hélène Gueuret: hautbois
Camille Lebrequier: cor
Cécile Hardouin: basson
Bastien Stil: tuba
César Poirier: clarinette
Clara Abou: violon
Anaïs Perrin: violon
Benachir Boukhatem: alto
Sophie Chauvenet: violoncelle
Odile Simon: contrebasse
Mathieu Gautron: bandoneon Yaité
Ramos Rodriguez: voix

Line up titre par titre

Enregistré en septembre et octobre 2019 aux studios de Frost School of Music (Miami, USA) et en septembre 2020 au StudioFerber (Paris, France)

Awé marque la fin d’une trilogie pour Samy Thiébault. Caribbean Stories en avait été le versant initiatique, creusant au saxophoneténor les racines des musiques caribéennes tout  comme  les  rêves et les cicatrices de ceux qui les ont vivifiées. Entre inspirationindienne et  grande  formation, Symphonic  Tales optait  pour  un autre écrin sans rien renier d’une spiritualité coltranienne sans cesse enrichie. Awé ! synthétise, ou plutôt  « créolise » ces deux aventures. On y retrouve les Caraïbes, mais avec des accents plus modernes. Dans le même mouvement, le saxophoniste prolonge une certaine fougue orchestrale made in France en convoquant  à  nouveau cordes et bois. Il réalise aussi un vieux rêve : embarquer avec lui son ami, le pianiste Éric Legnini.

Première étape, Miami, automne 2019. Bénéficiant d’une bourse de la FACE Foundation valorisant les projets franco-américains, SamyThiébault débarque dans les studios de la Frost University grâce à l’entremise de Brian Bacchus, le producteur de Norah Jones etGregory Porter : « J’ai travaillé dans l’urgence dès que j’ai eu cette bourse. Un mois et demi d’écriture pour 24 morceaux au départ,c’était un sacré challenge« . Challenge redoublé par la qualité de l’équipe réunie avec des cadors de la scène cubano-new yorkaise: le batteur Dafnis Pietro, Manuel Valéra au piano (« Quand il joue, on entend Herbie Hancock, on entend McCoy Tyner »), Yunior Tierry, dernier rejeton d’une grande famille de musiciens cubains, à la contrebasse, ou encore le bassiste José Gola déjà repéré aux côtés de Gonzalo Rubalcaba et Chucho Valdés. « Autant je n’ai pas trop aimé Miami avec ses artifices et sa violence capitaliste,autant ces musiciens regorgent d’une énergie peu commune et sans concessions. Ils maîtrisent tout, du jazz le plus traditionnel au plus expérimental, en passant bien sûr par toutes les subtilités des musiques caribéennes. Jouer avec eux, c’était comme danser surun volcan« .

Le trompettiste Brian Lynch, qui a rejoint la dernière mouture des Jazz Messengers à la fin des années 80, s’avère le parfait pointd’appui dans cette aventure tant il partage avec le musicien français la même passion pour les cultures des Caraïbes. Le deuxième mouvement va s’effectuer dans les mythiques studios Ferber  à  Paris. Après un travail  poussé  de  pré-production avec Sébastien Vidal à la réalisation et Éric Legnini en orfèvre des claviers additionnels et autres choeurs numériques, la jonction s’opère avec la bassoniste Cécile Hardouin qui monte deux équipes : un orchestre de chambre (tuba, cor, basson, hautbois, clarinette, flûte) et un quintet à cordes (contrebasse, violoncelle, alto, violons). Douze titres sont choisis à partir des sessions de Miami qui se répartissaient entre jazz acoustique et jazz électrique.

Dans cette nouvelle géométrie orchestrale, ne reste plus qu’à alterner les tonalités : Baila et sa forme faussement modeste de mini-bossa, Bailando qui en est le pendant acoustique avec en point d’orgue un solo de Manuel Valéra gorgé  de  profondeur  et  d’inventivité, ou encore Awé, le titre éponyme de l’album, souvenir d’une joyeuse ligne de basse de Felipe Cabrera sur Caribbean Stories : « Il lâchait déjà ce fameux ‘Awé !’ à la fin du morceau, sesouvient Samy Thiébault, c’est une interjection cubaine typique. Cela m’évoque une manière de se tourner vers l’avenir en restant ancré dans la joie. Lors d’une tournée en Russie, Sébastien s’amusait avec le groupe autour de ce groove, en marchant dans Moscou« . Avec Le Chant du très proche qui réunit pour le coup l’orchestre de chambre et le quintet à cordes, Samy Thiébault reprend l’un de ses joyaux de son album de 2016, Rebirth, mais dans une version plus enlevée et, là encore, plus orchestrale. Même densité avec The Sooner the Better, composition espiègle en contretemps signée Dafnis Prieto.

Ambiance plus afro avec Jahan’s Song où s’incrustent des effets à la Miles Davis façon seventies, tout comme est convoquée la  mémoire du Steve Grossman électrique de la même période dans des morceaux aussi punchy que Fire et Wild. La présence d’unbandonéon et la partie trompette si juste et si inspirée de Brian Lynch donnent à Lagrimas des accents poignants quand Naranja YLemones met surtout le spirituel en avant. Ces deux morceaux trouvent aussi leur source dans les impromptus musicaux de Soy Cuba, un vieux film soviéto-cubain de Mikhaïl Kalatozov. Avec Blue Carnival et ses effluves de samba, c’est le Brésil qui s’invite dans l’album. C’est d’ailleurs lors d’une tournée au Brésil que Samy Thiébault a également conçu Alma Del Sur comme un chantdont il a été jusqu’à écrire des paroles en espagnol. Le timbre mature et sensuel de la vocaliste cubaine Yaité Ramos Rodriguez (repérée dans le projet « La Dame Blanche ») rend plus prégnante encore l’atmosphère de réalisme fantastique de ce morceau où il est beaucoup question d’utopie et des rêves que rien – pas même l’amertume de l’échec – ne peut éteindre.

Au terme de ce périple et d’une quête de soi qui passe d’abord par les rencontres, le saxophoniste est amené à faire plusieurs constats, à commencer par la manière dont   évolue son propre jeu.    Si Caribbean Stories marquait une sorte de catharsis en la matière (« Ça a cassé les codes du jazz que j’avais intégrés depuis 25 ans », disait-il à l’époque…), Awé ! prolonge une pratique qui privilégie de plus en plus le lyrisme sur la technicité.  Même cheminement  en  somme que Coltrane, la référence suprême, finissant par se dépouiller de certains bagages pour  atteindre l’évidence du souffle.

Autre alchimie à l’œuvre, celle d’un « village-monde » propice à un nouveau processus créateur. Bien plus qu’un simple métissage, Awé! renvoie encore une fois à cette fameuse « créolisation » chère à Édouard Glissant et qui répond, selon le philosophe, au « chaos-monde » auquel il faut substituer « des pensées incertaines de leur puissance, des pensées du tremblement« .

« Le jazz est un inattendu créolisé « , poursuivait Glissant, non pas un melting-pot mais une transformation où l’entremêlement des racines et des expériences crée de l’inédit. Même état  d’esprit  chez Samy Thiébault: « J’ai pris des éléments divers -musiquescaribéennes, jazz moderne, classique, pour tenter un langage nouveau faisant écho à mon aspiration au vivre-ensemble face ausystème qui  nous gouverne ». Comment ne pas aussi « créoliser » le monde d’avant et le monde  d’après à  l’écoute de cet album ?Le monde d’avant où l’on pouvait voyager sans masque, le monde d’après où un avenir à visage humain, jazzé par un troubadoursans frontières, retrouverait à nouveau toute sa force de mobilisation.

Et si Awé ! était aussi synonyme d’espérance ?

AWE en vidéo

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The Sooner en live au Duc des Lombards – “Awé !” – Samy Thiébault

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Awé! in studio – Samy Thiébault – Le film complet

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Extrait le concert exceptionnel que Samy Thiebault a fait avec la Philharmonique de Guayaquil (Equateur) le 29 septembre dernier

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